Le Père Joseph du Tremblay

Le 4 novembre 1577 naissait à Paris François Le Clerc du Tremblay, baron de Maffliers. Il reçoit la formation d’un parfait gentilhomme et commence à parcourir l’Europe, de l’Italie à l’Angleterre, dans le cadre de mission diplomatique. Il fréquente le cercle qui se réunit chez Madame Acarie et entre chez les Capucins en 1599. Il est nommé maître des novices en 1604 et devient gardien du couvent de Bourges en 1605 et prédicateur renommé, dévoré par le zèle du salut des âmes spécialement des « infidèles et des hérétiques ».

Dans le but d’établir un couvent à Saumur, les Capucins ont besoin de l’appui de l’Abbesse de Fontevraud, ce couvent de Saumur serait la base de départ de mission dans la région où les Protestants sont nombreux. Le Père Joseph reçoit le meilleur accueil de Madame de Bourbon qui lui promet son aide et qui saisit l’occasion pour que Madame d’Orléans, sa coadjutrice, rencontre le Père Joseph et lui expose sa situation.

En priant longuement au sanctuaire de Notre Dame des Ardilliers pour

recommander à la Vierge des Douleurs la mission du Poitou et l’établissement des Capucins à Saumur, le Père Joseph reçoit cette « inspiration intérieure : la Vierge lui donnait une claire connaissance que Dieu voulait se glorifier en l’œuvre commencée en la personne de Madame d’Orléans et Elle voulait qu’il l’assista sans jamais l’abandonner ». Le Père Joseph fit ses objections mais la Vierge lui assura : « que cette œuvre venait de Son Fils et qu’ Elle servirait la Gloire de Dieu » ; alors le Père Joseph donna sa volonté entière.

Le 26 juillet 1611 Madame d’Orléans se retire au prieuré de Lencloître pour y commencer l’œuvre de la réforme impossible à réaliser à Fontevraud. De 1611 à 1617 le Père Joseph se montre assidu à introduire les moniales dans la pratique de l’oraison en leur donnant de multiples enseignements sur la vie spirituelle. Début 1616 il se rend à Rome pour demander l’avis du Pape Paul V pour un projet de croisade avec les princes chrétiens, pour l’établissement des missions dans le Poitou et pour ériger une nouvelle Congrégation : les Bénédictines de Notre Dame du Calvaire. Non sans difficulté il obtient en novembre le bref pontifical pour la fondation à Poitiers du premier monastère.

Le 25 octobre 1617 Madame d’Orléans quitte Lencloître avec 24 moniales pour vivre de la Règle de Saint Benoît dans la pauvreté à l’école de Marie compatissant aux souffrances de son Fils.

En 1618 au moment de la mort de Madame Antoinette d’Orléans, le Père Joseph se met en route pour Madrid où il espère lancer la croisade. Provincial de Touraine il continue de suivre la Congrégation et met tout son zèle à favoriser les fondations avec l’appui de la Reine Marie de Médicis, à Angers, puis à Paris.

Dès 1623 il est nommé chef du Conseil du Roi et du maniement des affaires de l’État aux côtés de Richelieu. On le nommera l’Éminence Grise et jusqu’à sa mort il sera mêlé aux missions diplomatiques, travaillant à rétablir la paix entre les princes et les grands du royaume. Cette action politique ne l’empêche pas de développer l’œuvre d’évangélisation de son ordre. En 1625 il devient Préfet des missions étrangères. Il enverra des Capucins à Sidon puis à Constantinople, au Caire en 1631, en Abyssinie, au Canada en 1632 et en Afrique du Nord en 1634.

Il continue durant ce temps de suivre de près notre Congrégation et de donner ses enseignements aux 2 monastères de Paris, celui du Marais où il a réuni toutes les jeunes professes pour leur donner une formation plus intensive : Exhortations sur les exercices spirituels, sur l’année liturgique, sur certains livres bibliques. On en répertorie plus de 500. Notre Congrégation est devenue pour lui le moyen le plus efficace pour la délivrance des Lieux Saints, par la prière, n’ayant pu obtenir l’accord des princes chrétiens pour lever une armée.

Le 15 août 1638 il obtient du Roi Louis XIII la consécration de la France à la Sainte Vierge sous l’inspiration d’une moniale de notre monastère de Morlaix. Il meurt le 18 décembre 1638 ayant demandé qu’on lui lise quelques passages de la Turciade, poème composé par lui pour la délivrance de Jérusalem alors qu’il regagnait la Jérusalem céleste.

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