Visite au site de Gethsemani

Visite avant la célébration avec le Pape.

’Et si nous allions voir le site de Gethsemani ?’ La proposition nous surprend. D’habitude, on fait un pèlerinage après l’événement, mais pourquoi ne pas se rendre compte des travaux et prier par avance ? Gethsemani est à 10 minutes à pied du monastère, donc presque chez nous ! Arrivées en bas du Mont des Oliviers, nous traversons la route et longeons le muret qui surplombe le site. A gauche, en bas, on aperçoit le tombeau d’Absalon avec son chapeau pointu si caractéristique et à droite, en haut, le couvent grec othodoxe où l’on vénère le lieu de la lapidation de saint Etienne. Entre les deux, le terrain des franciscains, où les ouvriers s’activent pour que tout soit prêt à temps.

La grande allée est déjà bordée des drapeaux de la Custodie : cinq croix rouges sur fond blanc. Le grand podium où l’autel sera installé est en place.

Au fond, un décor, avec un homme à genoux, une main levée. Ce doit être Jésus qui prie au jardin des oliviers… Nous continuons à avancer et rencontrons les ouvriers de Nagib. C’est à lui que les travaux ont été confiés. Nous passons devant l’escalier de pierre qui permettait de descendre dans la vallé du Cédron : il a été transformé en piste pour la papamobile. Nous apercevons mieux le décor. Un homme est debout qui ressemble à Pierre tel qu’on le voit dans les icônes ; c’est sans doute la scène de l’arrestation. Au pied du podium deux ou trois franciscains font un tour du chantier. Nous voici maintenant devant la grille qui donne accès au site ; la personne de la Sécurité nous laisse entrer. Alors que nous nous apprêtions à descendre le nouvel escalier, les Franciscains que nous avions vu en contrebas remontent et nous reconnaissons Frère Stéphane, le secrétaire français du Custode accompagné sans doute du frère Dobromir, l’économe, chargé du suivi des travaux, et Nagib, l’ingénieur. Après les avoir salués, nous profitons de l’occasion pour poser notre question à Frère Stéphane sur le drapeau de la Custodie.

On peut voir dans les 5 croix les 5 plaies du Christ, nous dit-il, mais on peut aussi voir dans la grande croix du milieu l’Eglise-mère, Jérusalem d’où est partie l’Evangile en direction des quatre points cardinaux.

Nous descendons l’escalier ; la deuxième personne de la Sécurité ne fait aucune difficulté, sans doute a-t-elle été rassurée par cette rencontre fraternelle. Nous admirons le terrain, un peu austère, planté d’oliviers, et nous nous dirigeons vers le podium. Devant nous, une jeune fille peint un détail. Sur l’estrade, un homme déplace un élément d’une colonne. Un Israélien, sans doute l’artiste, dirige les opérations. Nous voyons maintenant le dessin du décor en son entier, et à notre étonnement, l’homme debout tend son doigt vers Jésus, qui ouvre largement sa tunique pour laisser voir son côté transpercé. Serait-ce Thomas au lieu de Pierre ? Et une scène de la résurrection au lieu de l’agonie ? Nous nous tournons vers l’artiste. Une seconde nous dit-il. Il est en train de faire déplacer la colonne un peu à droite, et celle-ci a pris un air de tour de Pise pendant le transfert. Nous lui demandons de nous expliquer. Il nous montre la piste et nous dit : le Pape passe par ici et fait un tour dans l’allée puis revient ici et monte tout en haut de l’estrade, au troisième niveau. Et que représente le décor ? C’est la reproduction d’une fresque d’une église des franciscains. Et c’est bien le même homme qui est à genoux à droite et à gauche et debout près de Jésus, mais il n’en sait pas plus. Un peu plus tard nous apprenons que ce tableau trône dans le bureau du Père Stéphane. L’artiste amusé et très bienveillant répond à toutes les questions de Soeur Paula, nous explique le futur éclairage qui enveloppera le Pape tout doucement quand le soleil descendra.

Nous montons sur le podium à son invitation et nous siègeons « à l’endroit même où sera le Pape ». Les ingénieurs du son s’affairent, la sécurité aussi pour tout contrôler, ce qui ne les empêche pas de souhaiter être pris en photos avec nous : ce n’est pas tous les jours qu’on se trouve avec des moniales ! A notre tour de faire bonne grâce.

Nous refaisons un tour de piste en contemplant le travail titanesque effectué en deux mois de temps, pour rendre l’espace absolument porteur de grâce, nous remontons le grand escalier de pierre réalisé pour la circonstance et nous sommes bombardées par les photographes de Reuters et cie qui eux non pas eu l’autorisation de visiter le site… le Pape peut venir à Gethsémani, tout est prêt.

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